RG
Roberto Giacomelli
•Les deux trafiquants d'animaux rares Sam et Nigel échouent sur une île privée à la suite du naufrage de leur embarcation. Sam est blessé et cherche de l'aide auprès de Tess, la mystérieuse habitante de l'île, qui tente par tous les moyens de chasser les deux hommes car elle est en deuil d'un récent décès. Suite aux insistances de Sam, Tess invite les deux hommes à passer la nuit dans sa demeure, mais Nigel viole la femme et Sam découvre que Tess est en réalité une faussaire de célèbres tableaux. Décidés à empocher la récompense pour le dernier tableau réalisé, les deux hommes retiennent la femme en otage, mais ils ne soupçonnent pas que Tess n'est pas seule sur l'île…
Il convient d'avertir immédiatement le spectateur que, malgré le titre qui évoque des terreurs exotiques et l'affiche qui annonce des mutilations au couteau, "Terror Island" n'est pas un film d'horreur, mais un thriller/drame terne inexplicablement présenté comme tel. De plus, il faut avertir l'imprudent spectateur que ce film à petit budget a été distribué en Italie par Enrico Pinocci Productions, la célèbre étiquette italienne qui est irrémédiablement synonyme de mauvaise qualité.
Le titre original de ce film est le certainement moins mensonger "Private Propriety", qui souligne le seul vrai thème discernable dans ce désordre, à savoir la violation de la propriété et les conséquences que cela entraîne. Les deux protagonistes malhonnêtes de l'histoire, en effet, à cause de leur impétuosité, se retrouvent impliqués dans une situation apparemment gérable mais tout à fait imprévisible qui, inévitablement, débouche sur une tragédie.
À partir d'une série de points intéressants qui émergent de manière imprévisible au cours du déroulement de l'histoire, la réalisatrice débutante Elizabeth Dimon (qui est également scénariste et productrice du film) ne parvient à tirer aucun bien : le film change de direction toutes les quinze minutes et souvent débouche dans l'absurde ou, pire encore, dans le ridicule involontaire.
Le scénario semble improvisé pendant les prises de vue au point de rendre également sérieusement difficile la pleine compréhension du plot, qui saute de manière maladroite du thriller au drame, jusqu'à des pointes incompréhensibles de grotesque et de comédie romantique qui s'insinuent avec agacement à mi-chemin et à la fin du film. Les personnages n'ont pas de psychologies claires mais se comportent différemment en fonction de la situation dans laquelle ils sont impliqués, sans la moindre cohérence avec ce qui a été raconté auparavant. Les acteurs n'aident certes pas à améliorer la situation, visiblement mal dirigés et pas en phase avec les personnages qu'ils doivent interpréter ; parmi eux, on peut reconnaître le visage de Tomas Arana, acteur américain qui a participé à de nombreux films italiens comme "La Chiesa", "La setta", "Il maestro del terrore" et "Io e mia sorella".
La réalisation de Dimon est terriblement plate et le rythme devient parfois dangereusement soporifique, incapable de maintenir l'attention du spectateur. Les musiques sont pour la plupart inappropriées aux scènes et risquent d'apparaître pour la plupart mièvres.
En somme, "Terror Island" est une véritable plaie, l'un de ces films profondément inutiles et inconsistants qui laissent seulement beaucoup d'amertume pour avoir perdu du temps à le regarder. Moche sans remords.