RG
Roberto Giacomelli
•Jeunes mariés, Danny et Denise partent en lune de miel ; leur destination : la maison au bord de la mer que l'oncle de Denise leur a laissée pour quelques semaines. Un matin, alors que les jeunes mariés se détendent sur la plage, un homme émerge des eaux de la mer et se dirige, à pas lent, vers le couple ; Danny est agressé par l'homme qui, avant de tomber à terre sans vie, vomit sur le visage du garçon du sang grumeleux. Danny est emmené à l'hôpital et immédiatement déclaré mort, mais après dix minutes d'arrêt cardiaque, le garçon se réveille et semble en pleine santé. À partir de ce moment, cependant, le jeune marié commence à changer : son physique subit un lent processus de putréfaction, son caractère devient plus agressif et il commence à ressentir le besoin de se nourrir de chair humaine.
Encore une distribution Gargoyle vidéo qui puise, comme à l'accoutumée, dans le chaudron des productions indépendantes ou à petit budget. "Zombie Honeymoon", loin d'être un film parfait, se révèle néanmoins un drame sentimental réussi et bien fait, rempli de séquences semi-splatter, au point d'avoir été défini "une histoire d'amour avec un peu de sang ; un film d'horreur avec une touche de romantisme".
L'histoire se présente comme une variante originale du thème classique des zombies, désormais très en vogue dans le cinéma de genre international après le relancement avec "L'aube des morts-vivants", même si l'on ne peut s'empêcher de noter quelques analogies avec l'indépendant "I, Zombie".
Dans "Zombie Honeymoon", cependant, l'aspect qui est le plus approfondi est la relation qui se crée entre les deux jeunes époux, une relation si profonde et fondée sur la complicité mutuelle, capable d'aller bien au-delà de toute formule institutionnelle : le "jusqu'à ce que la mort vous sépare" n'a ici aucune validité !
Danny, végétarien de son vivant, commence à tuer et à se nourrir d'êtres humains dans une progression de folie lucide capable de faire ressentir au spectateur même de la pitié et de l'empathie pour ce "monstre" ; Denise, bien que dégoûtée et effrayée par ce que son mari est devenu, le soutient et continue à l'aimer, devenant même complice de ses crimes, tout en espérant que cette situation ne soit qu'un mauvais rêve et qu'un jour son désir de partir avec son mari pour le Portugal puisse se réaliser.
Même si dans les premières minutes "Zombie Honeymoon" peut sembler une comédie potache, son identité dramatique est rapidement révélée, avec des pointes de splatter concentrées dans les fréquentes scènes de cannibalisme et dans le massacre final, où l'usage habile des effets sonores hors champ parvient à inspirer dégoût et peur plus que n'importe quelle image.
Le réalisateur et scénariste David Gebroe (ici à son deuxième long métrage après ses débuts avec la comédie "The Homeboy"), avec sa passion pour le cinéma splatter local (dans une séquence ironique dans un magasin de location de vidéos, "Zombi 2" est cité), conçoit ainsi un bon film d'horreur qui, malgré les intentions de combiner le genre avec une composante comédie, se révèle d'une dramatique et d'une cruauté singulières. Les deux acteurs impliqués sont bons et en particulier la convaincante Tracy Coogan dans le rôle de Denise.
Méritoire de vision.
Curiosité. Le réalisateur, pour l'écriture du scénario, s'est inspiré d'un fait réellement arrivé dans sa famille, en effet Denise et Danny sont sa sœur et son défunt mari. Tout comme dans "Zombie Honeymoon" Danny, peu après s'être marié, est décédé sur la plage après avoir fait du surf. Le réalisateur lui dédie le film.