Frankenstein backdrop
Frankenstein poster

FRANKENSTEIN

2015 DE HMDB
août 29, 2015

Le monstre se réveille dans un laboratoire scientifique, il ne sait pas qui il est, ce qu’il est. C’est encore un enfant dans un corps d’adulte. Il est innocent, mais la violence qu’on lui inflige lors de tests médicaux va lui faire découvrir l’existence d’un monde très différent, à la fois sombre et cruel. Blessé et abandonné, il parcourt la ville, suscitant la crainte et l’effroi chez ses habitants...

Réalisateurs

Bernard Rose

Distribution

Xavier Samuel, Carrie-Anne Moss, Danny Huston, Tony Todd, Mckenna Grace, Maya Erskine, Matthew Jacobs, David Pressler, Peter Sudarso, Steve Hart
Horror Thriller Fantascienza

CRITIQUES (1)

VD

Vincenzo de Divitiis

Viktor et Elizabeth Frankenstein sont deux scientifiques qui, à l'intérieur d'un laboratoire en périphérie de Los Angeles, cultivent leur rêve de créer une vie humaine à partir de rien grâce à une technique avant-gardiste de création d'organes et de cellules vivantes utilisant une bio-imprimante 3D. Des années d'expériences voient leur couronnement avec la naissance du premier homme créé par l'équipe de chercheurs, baptisé Adam. La Créature, d'apparence docile et au visage aux traits délicats, se comporte comme un nouveau-né et établit rapidement un lien très étroit avec Elizabeth, qui est la première à le nourrir avec du lait, comme on le fait avec les bébés. Tout semble se dérouler selon les plans jusqu'à ce que Viktor et ses collaborateurs découvrent qu'Adam présente certaines taches et pustules sur le cou qui ne sont que les premiers symptômes d'une tumeur et d'un arrêt cardiaque. Le groupe de scientifiques décide donc, à contrecœur, d'abattre la Créature qui parvient cependant à se libérer et à sortir du laboratoire, se retrouvant à affronter seul la réalité d'un monde environnant semé de dangers et de pièges et non encore prêt à accepter ceux qui sont différents. Lorsque l'on s'apprête à écrire une critique, ou tout autre type d'article, sur un film concernant le mythe de "Frankenstein", le risque le plus grand et le plus fréquent est de répéter des choses déjà dites des centaines de fois ou, pire encore, de tomber dans des banalités et des phrases de circonstance. On pourrait, en effet, s'attarder sur la figure de la jeune autrice Mary Shelley et sur la folle nuit orageuse à Genève qui a conduit à l'écriture du roman, une circonstance efficacement racontée dans "Gothic" de Ken Russell; ou, autre exercice redondant, dresser la liste habituelle et infinie des adaptations cinématographiques qui ont donné au monstre l'apparence avec laquelle il est entré dans l'imaginaire collectif, à partir de celle de 1931 de James Whale avec Boris Karloff. Mais cette fois-ci, il est opportun d'épargner ces préambules et de s'attarder immédiatement sur ce "Frankenstein" de Bernard Rose qui, après des années d'absence du monde de l'horreur (il s'était auparavant distingué notamment avec "Candyman - terreur derrière le miroir"), se lance dans une adaptation moderne de l'une des histoires les plus exploitées par le cinéma et qui, précisément pour cette raison, ne semblait plus capable de proposer quelque chose de nouveau par rapport à ce qui avait déjà été dit. Et pourtant, le travail du réalisateur anglais, malgré quelques défauts, se révèle innovant, riche en éléments de réflexion et, surtout, capable de transmettre cette forte tension émotionnelle inhérente à un personnage destiné à ne pas être accepté par le monde environnant et à détruire tout ce qu'il aime. L'empreinte fraîche et innovante décidée par Rose apparaît évidente dès les premiers plans avec la voix narrative du monstre qui commence à exprimer l'état d'esprit du protagoniste qui, contrairement à ce que dicte la tradition, n'est plus Viktor, mais sa Créature montrée dans toutes ses faiblesses et sa stupéfaction et son innocence d'un être ayant la conscience d'un nouveau-né. Une trouvaille qui permet de donner le coup d'envoi à un long voyage dans lequel Adam découvre un monde extérieur fait de personnages presque tous négatifs, allant du policier corrompu et violent aux gens du coin qui l'attaquent et l'accusent d'avoir noyé une petite fille, en passant par le musicien aveugle qui devient son ami uniquement pour l'exploiter comme une canne à laquelle s'appuyer pour mieux s'orienter lors de son errance à la recherche d'aumônes. Et puis il y a la prostituée, présentée par le même mendiant aveugle, qui s'enfuit effrayée par l'apparence du monstre qui s'approche d'elle pour consommer l'acte sexuel, de la même manière qu'Elsa Lanchester dans "La femme de Frankenstein" de James Whale. Bien sûr, Rose n'oublie pas que l'histoire de Frankenstein est principalement un film d'horreur et insère plusieurs séquences à la forte veine splatter, dont la fuite du laboratoire qui culmine avec l'agression d'un médecin dont le crâne est ouvert et le cerveau réduit en morceaux. Remarquable également le look underground du monstre avec une capuche qui rappelle beaucoup un voyou de rue et un visage balafré et lacéré vraiment inquiétant comme doit l'être la créature de Viktor. Malheureusement, "Frankenstein" n'est pas exempt de défauts, tous repérables dans un scénario qui place trop en arrière-plan les autres personnages et présente quelques trous de trop; l'exemple le plus significatif est la scène dans laquelle Adam passe devant une voiture de police sans être remarqué alors que la veille, il semblait être le fugitif numéro un de Los Angeles. Malgré ces passages à vide, cependant, le film est dans l'ensemble bien réussi également grâce à la contribution d'un Xavier Samuel convaincant dans le rôle du monstre et excellent pour tenir la scène presque seul vu que le reste des personnages, comme dit, servent presque de simple décor ou peu autre. Le jugement, en conclusion, est définitivement positif et trois citrouilles pleines sont plus que méritées même en tenant compte du budget limité disponible.