LAKE PLACID 2

Huit ans après la chasse au crocodile qui a intéressé le lac de la paisible ville du Maine, Lake Placid, des morts mystérieuses recommencent à semer la panique parmi la population. Le shérif Riley, accompagné du garde forestier et ex-épouse Emily et d'un chasseur d'animaux exotiques, se lancent à la recherche du crocodile. "Lake Placid", bien qu'il n'ait pas été un succès retentissant au box-office, avec ses 31 millions de dollars gagnés sur le sol américain, a tout de même été une satisfaction pour la 20th Century Fox. Vu le thème facilement "commercial" et le succès passé, il était prévisible que quelqu'un décide un jour de ramener les crocodiles du lac paisible du Maine. Il a fallu huit ans, mais la Fox, avec la Sony Pictures, a décidé de donner de nouvelles proies aux reptiles, et voici donc que "Lake Placid 2" fait ses débuts en vidéo à domicile. Malheureusement, tout ce qui était agréable dans le premier film est totalement absent ici, et le caractère télévisuel du produit (le film est distribué avec le soutien de Sci-Fi Channel) pénalise énormément le succès de ce sequel. Le mélange intelligent entre humour et suspense, caractéristique du film de Miner, s'est totalement perdu pour donner plus de centralité à l'action ; une action qui, malheureusement, est menée avec une incompétence absolue et un manque de rythme, capable de faire bâiller le spectateur plutôt que de l'impliquer. La réalisation de "Lake Placid 2" a été confiée à David Flores, déjà auteur d'un autre film de bête ingérable signé Sony et Sci-Fi Channel, à savoir l'absurde "Boa vs. Python - Dans les spirales de la terreur", et encore une fois, la réalisation n'est qu'un accessoire, un nom à attribuer à la mention "directeur". En effet, non seulement le film n'a aucune personnalité, mais on remarque une incompétence générale dans la direction des acteurs (tous perdus et à la merci des événements) et dans la création de la moindre suspense dans les nombreuses scènes qui prévoient l'attaque des crocodiles. Le scénario de Todd Hurvitz et Howie Miller est trop répétitif et risque de tomber dans l'absurde à chaque minute qui passe ; ce qui est aussi un dommage car le sujet de base aurait pu donner vie à un sequel au moins digne. Le mérite de "Lake Placid 2", en effet, réside dans son statut de "vrai" sequel, poursuivant l'histoire directement à partir des événements du premier film, sans ramener aucun des acteurs et des personnages présents dans le film de 1999. L'histoire de la vieille dame qui élève des crocodiles dans le lac derrière sa maison était suffisamment originale et bizarre, donc il a été décidé de l'approfondir dans le sequel ; malheureusement, tout cela ne fonctionne pas et l'approximation avec laquelle l'ensemble de l'opération est menée fait vraiment crier au désastre. Le défaut le plus grave de "Lake Placid 2" peut être identifié dans la mauvaise qualité des effets spéciaux et dans l'insistance avec laquelle ils sont ostentatoires. Les crocodiles, en effet, sont sur la scène pendant presque toute la durée du long métrage et sont montrés clairement et continuellement dans toute leur horrible artificialité : des blocs de pixels grossiers qui s'intègrent mal avec la scène et qui changent continuellement de dimensions en proportion avec les objets du paysage. En somme, une production de 2007 de Sony Pictures qui utilise des effets en CGI déjà datés dans les productions low-budget de dix ans plus tôt. Rien ne se sauve vraiment dans ce "Lake Placid 2", même les acteurs semblent hors de leur élément et globalement incompétents. La majorité du casting a été construit avec des acteurs télévisuels qui auraient dû interpréter des personnages rappelant directement ceux vus dans le premier film, et voici donc le shérif du pays (John Schneider), sa belle compagne (Sarah Lafleur) et le chasseur appelé pour aider à résoudre l'affaire (Sam McMurray). À ceux-ci s'ajoutent une bande d'adolescents en danger parmi lesquels se distinguent le fils du shérif (Chad Collins), la fille à conquérir (Alicia Ziegler) et l'insupportable crétin du tour (Justin Urich). En somme, "Lake Placid 2" semblait sur le papier pouvoir fonctionner, mais il s'est révélé être le produit habituel réalisé avec la main gauche et les yeux fermés pour le marché de la vidéo à domicile. À éviter.