SOUVIENS-TOI… L'ÉTÉ DERNIER 3

Pendant la fête du 4 Juillet, quatre amis mettent en scène une stupide blague qui coûte la vie à un ancien camarade de lycée. La faute est attribuée à un mystérieux pêcheur muni d'un crochet, figure caractéristique d'une légende urbaine très célèbre. Les quatre jeunes gens jurent qu'ils ne révéleraient jamais la vérité de l'incident à personne. Un an plus tard, Amber, l'une des responsables de l'accident, reçoit des SMS avec la phrase "Je sais ce que tu as fait l'été dernier", donc pour commencer, elle se tourne vers ses trois amis qu'elle n'a pas vus depuis un certain temps. Au début, on pense à une blague, mais quand un homme enveloppé d'une cape de pêcheur et armé d'un crochet se matérialise et commence à tuer les jeunes gens un par un, l'horreur commence ! On a un profond sentiment de déjà-vu en regardant "Légende mortelle", un déjà-vu principalement causé par l'intrigue qui ne fait que nous proposer une sorte de suite-remake du slasher des années 90 "Je sais ce que tu as fait l'été dernier". En effet, caché derrière le titre maladroit de "Légende mortelle" se cache "I'll always know what you did last summer", un titre interminable pour le troisième volet de la saga commencée en 1997 par Jim Gillespie. "Je sais ce que tu as fait l'été dernier" était un bon slasher qui a contribué, avec "Scream", à revigorer le genre horror (et slasher en particulier) du gouffre dans lequel il était plongé au début des années 90 ; en 1998, une suite est déjà sortie, "Je sais toujours ce que tu as fait l'été dernier" (rebaptisé par nous "Cauchemar final"), un slasher fluide mais peu original qui s'inspirait beaucoup de la tradition classique à la "Vendredi 13". Et voilà qu'à huit ans de distance, après d'innombrables reports, réécritures de scénario, renoncement de la part des acteurs des deux premiers films, le troisième épisode sort directement pour le marché de l'home vidéo, se présentant à l'œil du spectateur comme une sorte de remake du premier épisode, en variant les personnages et le lieu de tournage. Une opération totalement inutile ! C'est certainement cette observation qui peut venir à l'esprit de celui qui vient de terminer la vision de "Légende mortelle" ; un film qui calque parfaitement le prototype pour se permettre juste un virage plus purement horrifique dans les dix dernières minutes. Les acteurs impliqués dans l'opération sont presque entièrement de jeunes visages inconnus du grand public qui ne brillent ni par talent ni par aucune autre raison particulière. La réalisation de Sylvain White s'avère ensuite complètement inadaptée, totalement incapable de créer la moindre tension, pourtant nécessaire pour un film de ce genre : chaque apparition du tueur est ponctuellement négligée par une bande-son erronée (même incapable d'utiliser le facile expédient de l'alternance des plans sonores), par un montage de clip vidéo fastidieux, ainsi que par une incapacité à choisir les bonnes prises de vue de la part du maladroit White. En somme, une opération ratée sous tous les points de vue ! L'attention du spectateur n'est pas non plus sollicitée sur le plan gore, car "Légende mortelle", bien qu'il se targue d'une présence de gore légèrement supérieure au premier film, est clairement plus soft que le deuxième épisode et inexplicablement contre-courant par rapport aux productions sanglantes d'aujourd'hui. Un petit point positif peut être noté seulement dans les derniers minutes cités qui, outre le fait de surprendre par le virage inattendu en matière d'horreur pure, parviennent à se connecter avec les deux épisodes précédents, justifiant ainsi sa nature de suite plutôt que de remake.